Les coussinets plantaires sont bien plus que de simples structures situées sous les pattes des chiens. Ils assurent un rôle essentiel dans la protection des os et des articulations contre les chocs, agissent comme amortisseurs naturels et permettent une bonne adhérence sur différents types de surfaces. Leur santé conditionne la mobilité, le confort et la qualité de vie globale de l’animal. Pourtant, ces tissus, bien que robustes, demeurent vulnérables à de multiples agressions. Prendre soin des coussinets, c’est donc offrir à son compagnon une vie plus longue, active et sereine.
Les coussinets sont composés de couches de peau épaisse, de tissus adipeux et de fibres élastiques. Ils sont riches en terminaisons nerveuses et en glandes sudoripares, ce qui explique leur sensibilité et leur tendance à transpirer. Chaque patte compte plusieurs coussinets : les coussinets digitaux, le coussinet métacarpien/métatarsien et, parfois, le coussinet carpien situé plus haut sur la patte avant.
Leur structure particulière leur permet de remplir plusieurs fonctions :
Absorption des chocs : amortir les impacts lors de la marche, de la course ou des sauts.
Protection : défendre les tissus internes contre les agressions extérieures (cailloux, chaleur, froid, produits chimiques, etc.).
Adhérence : permettre au chien de se déplacer sans glisser, même sur des surfaces difficiles.
Perception sensorielle : détecter les variations de température, de texture ou de douleur.
Les coussinets, bien qu’épais et résistants, sont exposés à des risques variés :
Températures extrêmes : le bitume brûlant en été ou le verglas en hiver peuvent causer des brûlures ou des crevasses.
Surfaces abrasives : gravier, sable, sel de déneigement ou sentiers rocailleux favorisent l’usure et les coupures.
Produits chimiques : désherbants, engrais ou dégivrants peuvent irriter ou brûler la peau.
Activité excessive : sports canins, randonnées prolongées, courses sur sol dur sollicitent beaucoup les coussinets.
Déshydratation : une hydratation insuffisante fragilise la peau des coussinets.
Savoir repérer les premiers signes de souffrance est primordial pour prévenir des complications :
Léchage fréquent ou insistant des pattes
Boiterie, difficulté à marcher ou à courir
Rougeurs, gonflements, crevasses ou décoloration des coussinets
Présence de plaies, de coupures, d’éraflures ou de saignements
Coussinet sec, craquelé ou avec des peaux mortes
Refus de marcher sur certaines surfaces
Inspection et nettoyage régulier
Il est conseillé d’examiner les coussinets après chaque sortie, surtout si le terrain était accidenté. Un nettoyage doux à l’eau tiède permet d’éliminer les débris, le sel ou toute substance potentiellement nocive. Sécher soigneusement pour éviter la macération.
Pour prévenir le dessèchement, on peut appliquer régulièrement une crème ou un baume spécifique pour coussinets, disponible en animalerie ou chez le vétérinaire. L’usage de produits maison, comme la cire d’abeille ou l’huile de noix de coco, est possible, mais il faut s’assurer qu’ils ne soient ni toxiques ni irritants.
En période de froid ou de forte chaleur, il existe des chaussons protecteurs adaptés. Ils sont particulièrement recommandés lors de balades sur le sel de déneigement ou sur le bitume brûlant.
Il est préférable d’augmenter progressivement la durée et l’intensité des sorties, surtout pour les jeunes chiens ou ceux qui n’ont jamais marché sur des sols accidentés. Éviter les promenades aux heures les plus chaudes ou les plus froides de la journée.
Petites coupures et éraflures
Désinfecter délicatement la zone avec un antiseptique adapté aux animaux. Protéger la plaie avec une petite compresse et surveiller l’évolution. Si le chien se lèche trop, un pansement ou une collerette peut s’avérer utile.
Appliquer une crème réparatrice recommandée par le vétérinaire. Éviter les promenades sur terrains hostiles durant la cicatrisation.
Refroidir ou réchauffer la zone lentement selon le cas. Ne jamais utiliser de glace directement ni de source de chaleur intense. Consulter rapidement un vétérinaire en cas de cloques ou de nécrose.
Retirer avec précaution à l’aide d’une pince fine, désinfecter et surveiller l’apparition d’une douleur persistante ou d’un gonflement.
Quand consulter un vétérinaire ?
La blessure saigne abondamment ou ne guérit pas après quelques jours
Le chien montre une douleur importante ou refuse de s’appuyer sur la patte
Il y a du pus, une odeur désagréable ou une rougeur persistante
Le chien a été en contact avec un produit toxique
Certaines races, comme les chiens nordiques, ont des coussinets naturellement plus résistants, tandis que d’autres, comme les petits chiens urbains, peuvent présenter une sensibilité accrue. Les chiots et les séniors ont des coussinets plus fragiles et nécessitent une attention particulière. Les chiens de travail (recherche, traîneau, agility) doivent bénéficier d’un suivi renforcé et de protections adaptées.
Peut-on hydrater les coussinets avec une crème pour humain ? Mieux vaut éviter, car certaines substances peuvent être toxiques en cas d’ingestion lors du léchage. Toujours privilégier les produits vétérinaires ou naturels vérifiés.
Faut-il couper les poils entre les coussinets ? Oui, cela permet de limiter l’accumulation de saletés et d’éviter la formation de nœuds ou de bourres, sources d’irritation.
Les coussinets repoussent-ils en cas de lésion grave ? Ils cicatrisent bien si la plaie n’est pas trop profonde, mais une lésion majeure peut entraîner une sensibilité définitive.
Les coussinets du chien méritent autant d’attention que son pelage ou son alimentation. Leur entretien rigoureux, des gestes de prévention simples et une vigilance accrue lors des sorties sont les clés pour préserver le confort et la vitalité de votre compagnon. En cas de doute ou de blessure, il ne faut jamais hésiter à consulter un professionnel, car la santé des coussinets, c’est aussi la santé globale du chien.
Filippo Naso – Éducateur Canin Comportementaliste - Méthode Zen - Éducation Positive et Bienveillante
Contact : 06 74 79 19 78