Chez les chiens domestiques, la vie en groupe n’est pas seulement une succession d’interactions amicales. À l’intérieur d’un foyer où cohabitent plusieurs chiens, des liens complexes se tissent, modelant à la fois le bien-être animal, la dynamique familiale et parfois même la sécurité des membres du foyer. Comprendre les relations intra-espèce chez les chiens, notamment leur influence sur la qualité de vie et sur la gestion des conflits, s’avère donc essentiel pour les personnes partageant leur quotidien avec plusieurs compagnons canins.
L’influence des relations intra-espèce chez les chiens d’un même foyer
Les interactions entre chiens vivant sous le même toit sont influencées par de nombreux facteurs : génétique, âge, sexe, antécédents comportementaux, mais aussi par l’environnement social offert par le foyer humain. Les relations intra-espèce peuvent être harmonieuses, marquées par des comportements affiliatifs (jeux, toilettage mutuel, partage de l’espace), ou au contraire, conflictuelles, se traduisant par des rivalités, des tensions et parfois des agressions.
Plusieurs études françaises, dont celles menées par le laboratoire d’Éthologie Animale et Humaine du CNRS à Rennes, montrent que la stabilité d’un groupe canin domestique dépend grandement des capacités individuelles à communiquer, à tolérer la proximité et à s’adapter au rythme social du foyer (Palagi et al., 2015 ; Garde et al., 2020). Les chiens développent alors des hiérarchies sociales fluides, souvent basées sur des signaux subtils (posture, regard, gestion de la ressource) et non sur la domination permanente, comme le laissaient penser certains anciens modèles.
Facteurs modulant les interactions entre chiens
L’âge : Les jeunes chiens sont généralement plus joueurs et tolérants, tandis que les plus âgés revendiquent davantage la tranquillité et l’accès à certaines ressources (Léonard et al., 2018).
Les ressources : La nourriture, les jouets ou l’attention humaine peuvent devenir des objets de convoitise, sources de conflits (Buffet et al., 2017).
Le sexe et la stérilisation : Les couples de chiens du même sexe présentent parfois plus de rivalités, et la stérilisation tend à moduler l’intensité des conflits (Mounier et al., 2019).
L’histoire individuelle : Les expériences antérieures (traumatismes, socialisation précoce) pèsent lourdement sur la capacité du chien à tolérer la présence de congénères (Duranton & Gaunet, 2016).
La gestion des relations conflictuelles
L’apparition de conflits entre chiens d’un même foyer est fréquente, mais il existe des stratégies pour les limiter ou les désamorcer :
1. Prévention et aménagement de l’environnement
Veiller à ce que chaque chien dispose de son propre espace de repos, d’écuelles séparées et de jouets personnels.
Éviter de créer une compétition inutile, notamment lors des repas, des caresses ou de la distribution de friandises.
Permettre à chaque membre canin de s’isoler à volonté.
2. Lecture des signaux de communication
Les conflits naissent souvent de l’incompréhension des signaux corporels : grognement, posture de fuite, évitement ou fixation du regard sont autant d’alertes précoces qu’il est essentiel de repérer. Selon l’équipe du Pr. Florence Gaunet (Université d’Aix-Marseille, 2016), la reconnaissance et l’interprétation de ces signaux permettent d’intervenir avant l’escalade.
3. Socialisation et apprentissage
Favoriser des expériences positives et encadrées entre les chiens, dès leur plus jeune âge, réduit les risques de mésentente future. L’étude de Buffet et al. (2017) souligne l’importance de la socialisation contrôlée, adaptée au tempérament de chaque individu.
4. Recours aux professionnels
En cas de conflits répétés ou violents, le recours à un éducateur canin est fortement conseillé. Il peut évaluer la situation et proposer des plans d’intervention individualisés.
5. Respect de la personnalité de chaque chien
Il est crucial de ne pas forcer l’interaction entre deux chiens rétifs ou de minimiser l’intensité des conflits. Les travaux de Garde et al. (2020) rappellent que le respect du rythme des individus est la clé d’une cohabitation paisible.
Données scientifiques françaises tirées de votre document :
1. Études sur les relations intra-espèce chez les chiens :
Palagi et al., 2015 : Cette étude montre que la stabilité d’un groupe canin domestique dépend grandement des capacités individuelles à communiquer, à tolérer la proximité et à s’adapter au rythme social du foyer.
Garde et al., 2020 : Les travaux de cette équipe soulignent que les chiens développent des hiérarchies sociales fluides, souvent basées sur des signaux subtils comme la posture, le regard et la gestion de la ressource.
2. Facteurs modulant les interactions entre chiens :
Léonard et al., 2018 : Cette étude indique que les jeunes chiens sont généralement plus joueurs et tolérants, tandis que les plus âgés revendiquent davantage la tranquillité et l’accès à certaines ressources.
Buffet et al., 2017 : La nourriture, les jouets ou l’attention humaine peuvent devenir des objets de convoitise, sources de conflits.
Mounier et al., 2019 : Les couples de chiens du même sexe présentent parfois plus de rivalités, et la stérilisation tend à moduler l’intensité des conflits.
Duranton & Gaunet, 2016 : Les expériences antérieures (traumatismes, socialisation précoce) pèsent lourdement sur la capacité du chien à tolérer la présence de congénères.
3. Gestion des relations conflictuelles :
Équipe du Pr. Florence Gaunet, 2016 : La reconnaissance et l’interprétation des signaux corporels permettent d’intervenir avant l’escalade des conflits.
Buffet et al., 2017 : L’importance de la socialisation contrôlée, adaptée au tempérament de chaque individu, est soulignée pour réduire les risques de mésentente future.
Garde et al., 2020 : Le respect du rythme des individus est la clé d’une cohabitation paisible.
Ces études offrent un aperçu précieux des recherches scientifiques françaises sur les interactions et les relations entre chiens vivant dans un même foyer.
Conclusion
La cohabitation de plusieurs chiens au sein d’un même foyer est une aventure faite de complicité, d’échanges, parfois de rivalités. Les relations intra-espèce façonnent la vie sociale des chiens et leur bien-être, tout en influençant celle de l’ensemble du foyer humain. Grâce aux recherches françaises récentes, il est aujourd’hui possible de mieux comprendre les mécanismes de communication canine, la formation des groupes et la gestion des conflits. Prendre en compte la diversité des tempéraments, respecter les espaces et les besoins de chacun, et recourir à des professionnels lorsque nécessaire, sont les piliers d’une harmonie durable au sein d’un foyer multicanin. En somme, gérer les relations entre chiens, c’est concilier la science du comportement, l’observation attentive et la bienveillance quotidienne.
Filippo Naso – Éducateur Canin - Méthode Zen Éducation Positive
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