L’obésité canine est un soucis de santé de plus en plus ordinaire, touchant des millions de chiens à travers le monde. Considérée comme une véritable maladie, l’obésité chez le chien peut avoir de graves conséquences sur la qualité de vie, la mobilité et l’espérance de vie de l’animal. Reconnaître les signes, comprendre les causes et adopter les bonnes pratiques permettent d’offrir à chaque compagnon une vie longue et équilibrée.
Comment reconnaître l’obésité chez le chien ?
L’obésité canine se caractérise par une accumulation excessive de graisse corporelle. Elle est généralement définie comme un excès pondéral supérieur à 15-20 % du poids optimal de l’animal. Pour déterminer si un chien est en surpoids ou obèse, plusieurs indices peuvent être observés :
Palpation des côtes : Si les côtes ne sont pas facilement palpables sous une fine couche de graisse, ou si elles sont totalement masquées, cela peut indiquer un excès de poids.
Vue de dessus : Un chien en bonne santé présente une taille bien marquée derrière les côtes. Si la taille est absente ou si le dos est large et arrondi, l’animal est probablement en surpoids.
Vue de profil : Normalement, le ventre du chien doit être relevé par rapport à la cage thoracique. Un abdomen pendulaire ou aligné avec la cage thoracique signale une accumulation de graisse.
Diminution de l’activité : Un chien obèse a tendance à se fatiguer rapidement, à être moins actif et à préférer le repos à l’exercice.
Essoufflement et intolérance à l’effort : La prise de poids rend les mouvements plus difficiles, ce qui peut conduire à une respiration lourde.
Bilan vétérinaire : Le vétérinaire utilise l’indice de condition corporelle (Body Condition Score, ou BCS), qui est une échelle de 1 à 9 permettant de situer la corpulence de l’animal. Un score de 7 à 9 indique généralement une obésité.
Facteurs de risque et causes de l’obésité canine
L’obésité canine résulte d’un déséquilibre entre les apports énergétiques (alimentation) et les dépenses énergétiques (activité physique). Plusieurs facteurs peuvent favoriser ce trouble :
Alimentation inadaptée ou excessive : Les friandises, restes de table ou aliments riches en sucres et en graisses favorisent la prise de poids.
Manque d’exercice : Un animal sédentaire brûle moins de calories et stocke davantage d’énergie sous forme de graisse.
Stérilisation/castration : Après cette intervention, le métabolisme de l’animal ralentit, ce qui augmente le risque de prise de poids si l’alimentation n’est pas adaptée.
Âge : Les chiens âgés deviennent moins actifs et ont besoin de moins d’énergie, mais conservent parfois les mêmes habitudes alimentaires.
Prédispositions raciales : Certaines races comme le Labrador Retriever, le Beagle, le Carlin ou le Golden Retriever sont plus sujettes à l’obésité.
Problèmes de santé : Certaines maladies (hypothyroïdie, troubles hormonaux) peuvent favoriser une prise de poids involontaire.
Facteurs comportementaux : Certains chiens mangent par ennui ou par anxiété, ce qui conduit à une surconsommation calorique.
Prévention de l’obésité canine
Prévenir l’obésité chez le chien repose sur l’adoption de bonnes habitudes alimentaires et d’un mode de vie actif, dès le plus jeune âge.
Adopter une alimentation équilibrée
Choisir une alimentation adaptée à l’âge, la taille, la race et l’activité de l’animal, en privilégiant les aliments de qualité vétérinaire.
Respecter les quantités recommandées par le fabricant ou le vétérinaire, en pesant la ration journalière.
Éviter de donner des restes de table ou des aliments trop riches, qui déséquilibrent le régime alimentaire.
Limiter la distribution des friandises, et préférer des récompenses peu caloriques (légumes, croquettes allégées).
Fractionner la ration quotidienne en plusieurs petits repas pour limiter la sensation de faim et éviter l’ennui.
Encourager l’activité physique
Promener le chien quotidiennement, en adaptant la durée et l’intensité à ses capacités physiques.
Privilégier les jeux interactifs : lancer de balle, parcours d’agilité, jeux olfactifs…
Stimuler le chien mentalement : apprentissage de nouveaux tours, recherche de friandises cachées, activités de groupe.
Augmenter progressivement la durée et la difficulté de l’exercice pour éviter les blessures et la fatigue excessive.
Contrôler le poids et le suivi vétérinaire
Peser régulièrement l’animal, idéalement toutes les deux semaines, pour détecter toute prise de poids anormale.
Faire évaluer la condition corporelle lors de chaque visite vétérinaire.
Demander conseil au professionnel de santé animale pour ajuster l’alimentation et les activités si nécessaire.
Être attentif aux changements de comportement et de forme physique.
Quelles sont les solutions pour traiter l’obésité canine ?
Lorsque l’obésité est déjà installée, il convient d’agir avec rigueur mais sans brutalité, toujours sous le contrôle d’un vétérinaire.
Plan alimentaire spécifique
Mise en place d’une alimentation hypocalorique, adaptée à la perte de poids, avec un apport accru en fibres pour favoriser la satiété.
Suppression des aliments non essentiels et limitation stricte des friandises.
Répartition de la ration en plusieurs petits repas pour éviter la frustration.
Ne jamais recourir à un jeûne sévère ou à une privation brutale, néfaste pour la santé de l’animal.
Programme d’activité progressive
Rétablir progressivement une activité physique adaptée aux capacités du chien : courtes promenades fréquentes, puis augmentation de la durée et de l’intensité.
Encourager les jeux et les exercices ludiques pour que la perte de poids soit vécue positivement.
Surveiller l’apparition de fatigue ou de douleurs, et ajuster le programme si nécessaire.
Accompagnement professionnel
Consulter le vétérinaire pour définir l’objectif de poids et établir un plan personnalisé.
Envisager l’aide d’un éducateur canin ou d’un nutritionniste animalier pour optimiser le suivi.
Suivi régulier : pesées fréquentes, ajustement du régime alimentaire selon les progrès observés.
• Rechercher et traiter les éventuelles maladies sous-jacentes (troubles hormonaux, métaboliques) qui pourraient freiner la perte de poids.
Engagement de la famille
Impliquer tous les membres du foyer : chacun doit respecter les consignes pour éviter les écarts alimentaires et les suralimentations involontaires.
Éduquer la famille à la reconnaissance des signaux d’excès de poids et à l’importance d’une routine stable.
Conclusion
L’obésité canine est une pathologie complexe, multifactorielle et souvent sous-estimée. Elle nécessite une vigilance constante et un engagement de toute la famille pour être prévenue et corrigée efficacement. Un chien maintenu à son poids optimal profite pleinement de la vie : il reste actif, joyeux et en meilleure santé, tout en réduisant significativement les risques de maladies graves telles que le diabète, l’arthrose ou les troubles cardiaques.
Le rôle des vétérinaires et des éducateurs canins s’avère crucial dans l’accompagnement, l’éducation et le suivi des familles confrontées à l’obésité canine. Prévenir, reconnaître et traiter l’obésité chez le chien, c’est avant tout lui offrir une existence pleine de vitalité, d’énergie et d’amour partagé.
Filippo Naso - Éducateur Canin
Contact : 06 74 79 19 78