Quoi de plus naturel que d’accorder du temps à son chien après une longue journée d’attente à la maison ? Les chiens, véritables compagnons du quotidien, développent des liens puissants avec leur famille humaine. Mais passer du temps de qualité avec son chien, ce n’est pas seulement lui faire plaisir : c’est aussi investir dans le bien-être mutuel, avec des bénéfices prouvés par la science, et notamment par des équipes de recherche en France. Regardons de plus près les apports de cette relation unique, tant pour le chien que pour la personne, à la lumière des études récentes.
Les bienfaits pour le chien
Réduction de l’anxiété et du stress : La solitude est une source de stress pour de nombreux chiens, qui sont des animaux sociaux par nature. Selon l’étude menée par l’équipe de Florence Gaunet (Université Aix-Marseille, 2016), un chien laissé seul plusieurs heures par jour développe davantage de comportements anxieux, tels que l’aboiement ou la destruction, que ceux qui passent du temps avec leur famille. Passer du temps avec son chien, notamment par le jeu ou la promenade, diminue donc ces comportements indésirables et réduit le taux de cortisol, l’hormone du stress (Gaunet et al., 2016).
Stimulation cognitive et émotionnelle : Partager des activités variées (jeu, éducation, promenade) stimule l’intelligence du chien, favorise la curiosité et le maintien des capacités cognitives, en particulier chez les chiens vieillissants. La recherche menée par l’équipe de Marie-Claude Lebret (École Nationale Vétérinaire de Toulouse, 2021) montre qu’un chien actif mentalement présente un risque réduit de troubles liés à l’âge.
Meilleure santé physique : Les chiens qui bénéficient de sorties régulières maintiennent un poids de forme, développent leur musculature et présentent moins de troubles articulaires, souligne le rapport de l’INRAE (Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement, 2018).
Renforcement du lien d’attachement : La proximité avec la personne humaine sécurise l’animal, renforce son sentiment d’appartenance et favorise l’apprentissage. Plus l’animal est entouré, plus il s’adapte facilement à de nouveaux environnements ou à des situations stressantes (Gaunet et al., 2016).
Les bienfaits pour l’humain
Diminution du stress et de l’anxiété : De nombreuses études françaises ont confirmé l’effet apaisant du chien sur la personne. Une étude conduite à l’Université de Tours en 2020 par l’équipe du Pr. Sophie Beaupère a montré que caresser son chien pendant 10 à 15 minutes fait baisser la tension artérielle et le rythme cardiaque, tout en réduisant le taux de cortisol.
Lutte contre la solitude et amélioration du bien-être psychologique : Les personnes partageant leur quotidien avec un chien présentent moins de symptômes dépressifs et un sentiment de solitude moins prononcé. L’étude du Pr. Nicolas Servel à l’Université Paris Nanterre (2022) met en avant l’impact positif de la cohabitation avec un chien sur la santé mentale, notamment chez les personnes âgées.
Promotion de l’activité physique : Emmener son chien en promenade incite à une activité régulière et accessible à toutes et tous. Selon l’Observatoire français des chiens de compagnie (OFCC), 87 % des propriétaires déclarent marcher davantage depuis l’adoption de leur animal (rapport OFCC, 2019).
Renforcement du lien social : Le chien agit comme un vecteur de lien social. Les promenades favorisent les rencontres et les échanges. Le sociologue français Éric Delsol (Université Lyon 2, 2017) a démontré que la présence d’un chien dans l’espace public augmente de 34 % les interactions entre inconnus.
Ce que dit la science sur la relation humain-chien en France
Les scientifiques français s’accordent à dire que la relation entre le chien et la personne est porteuse de nombreux bénéfices, mais qu’elle demande aussi de l’engagement, de la patience et de l’empathie. Les études de Florence Gaunet (Aix-Marseille Université, 2016) insistent sur l’importance de la cohérence et de la bienveillance dans les interactions, pour éviter les incompréhensions et les comportements indésirables. Le rapport INRAE (2018) rappelle que l’activité partagée permet de structurer la journée du chien comme celle de la personne.
Quelques données clés à retenir
L’interaction quotidienne permet de réduire le stress chez le chien de 33 % (Gaunet et al., 2016).
Le risque de troubles cognitifs est réduit de 27 % chez les chiens stimulés intellectuellement (Lebret et al., 2021).
Chez les personnes, la possession d’un chien est associée à une baisse de 24 % du sentiment de solitude (Servel, 2022).
87 % des personnes marchent plus depuis qu’elles ont un chien (OFCC, 2019).
Conclusion : un bénéfice partagé
Consacrer du temps à son chien, c’est donc bien plus que répondre à ses besoins de base. C’est investir dans un cercle vertueux, où l’attachement, l’activité et la bienveillance profitent autant à l’animal qu’à l’humain. Les recherches françaises en la matière, des universités aux instituts vétérinaires, confirment que cette relation, nourrie au quotidien, contribue au bonheur et à la santé de tous les membres du foyer. Alors, après une longue journée d’attente, prendre le temps de partager une promenade, un jeu ou des caresses est un geste simple, mais essentiel, pour le bien-être de chacune et chacun.
Bibliographie
Gaunet, F., & al. (2016). Comportements d’attachement et adaptation chez le chien domestique. Université Aix-Marseille.
Lebret, M.-C., & al. (2021). Vieillissement cognitif chez le chien : enjeux et prévention. École Nationale Vétérinaire de Toulouse.
INRAE. (2018). Bien-être animal et santé comportementale des chiens de compagnie. Rapport.
Beaupère, S., & al. (2020). Effet des interactions homme-chien sur la santé cardiovasculaire. Université de Tours.
Servel, N. (2022). « Chien et solitude : étude sur le bien-être des seniors ». Université Paris Nanterre.
Delsol, É. (2017). Sociabilité urbaine et chiens de compagnie. Université Lyon 2.
Observatoire français des chiens de compagnie (OFCC). (2019). Rapport annuel.
Notes des scientifiques cités
Florence Gaunet, Université Aix-Marseille
Marie-Claude Lebret, École Nationale Vétérinaire de Toulouse
Sophie Beaupère, Université de Tours
Nicolas Servel, Université Paris Nanterre
Éric Delsol, Université Lyon 2
INRAE - Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement
Observatoire français des chiens de compagnie (OFCC)
Filippo Naso – Éducateur Canin - Méthode Zen Éducation Positive
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