L’éducation des chiens, tout comme celle des bébés, repose sur l’acquisition progressive de compétences sociales, émotionnelles et comportementales. Si ces deux mondes semblent éloignés à première vue, de nombreuses études récentes – notamment en France – démontrent que les principes éducatifs employés auprès des enfants humains peuvent inspirer des approches innovantes, bienveillantes et efficaces dans l’éducation canine.
Ce que l’observation des bébés nous enseigne
L’apprentissage chez les bébés humains se fonde principalement sur la socialisation, l’imitation, la construction de routines sécurisantes et l’attachement. Selon les travaux de Boris Cyrulnik (2000), l’environnement affectif, la cohérence éducative et la stimulation positive jouent un rôle central dans le développement harmonieux de l’enfant. Les neurosciences, avec Stanislas Dehaene (2018), montrent aussi que le cerveau des bébés est plastique et réceptif à la répétition bienveillante, ce qui favorise l’apprentissage rapide des règles fondamentales.
En observant ces mécanismes, les éthologues et spécialistes canins français tels que Florence Desachy (2015) et Joël Dehasse (2012) ont mis en évidence des parallèles frappants avec l’éducation des chiens : attachement au référent, importance de la cohérence des consignes et du renforcement positif.
Données scientifiques françaises
Dans une étude menée par le CNRS (Desachy et al., 2015), il a été démontré que les chiens, tout comme les bébés, interprètent les expressions émotionnelles humaines dès leur plus jeune âge, facilitant la communication et l’apprentissage des règles sociales.
Boris Cyrulnik, neuropsychiatre renommé, a souligné dans « Le Murmure des fantômes » (2000) l’importance de la sécurité affective pour l’enfant, un concept repris dans l’éducation canine moderne où la confiance entre le chien et la personne éducatrice prime sur la correction.
Stanislas Dehaene, dans « Apprendre ! » (2018), insiste sur la nécessité de guidances cohérentes et répétées pour favoriser le développement de l’enfant et de l’animal.
Joël Dehasse (2012) compare, dans ses travaux, les stratégies éducatives parentales à celles adaptées pour les chiens, avec une attention particulière portée sur l’environnement et la gestion des stimulations.
Comparaisons entre l’éducation d’un bébé et celle d’un chien
Attachement et confiance : La théorie de l’attachement, décrite par Cyrulnik, trouve un écho dans la relation entre le chien et sa personne référente. Un attachement sécurisé favorise exploration, apprentissage et gestion de la frustration.
Cohérence et constance : Un bébé apprend mieux lorsque les règles sont stables et répétées, tout comme un chien qui intègre plus facilement les ordres et les comportements souhaités dans un cadre stable.
Renforcement positif : Les parents sont encouragés à privilégier les encouragements et les récompenses plutôt que les punitions. Cette méthode s’est imposée en éducation canine, avec des résultats probants sur le bien-être animal.
Imitation et observation : Les bébés s’appuient sur l’imitation des gestes et des attitudes, une capacité qu’on retrouve chez le chien, sensible au langage corporel et aux rituels du quotidien.
Gestion des émotions : L’apprentissage de l’auto-régulation émotionnelle chez l’enfant rejoint la nécessité, pour le chien, d’apprendre à gérer l’excitation ou la frustration par le jeu structuré et la guidance bienveillante.
Conclusion
Les recherches françaises en psychologie du développement et en éthologie canine convergent pour démontrer que l’éducation des bébés et celle des chiens partagent des bases scientifiques solides : attachement, cohérence, renforcement positif et environnement sécurisé. S’inspirer des principes bienveillants et structurants de l’enfance permet d’offrir à nos compagnons canins un cadre éducatif respectueux, propice à leur épanouissement et à une meilleure cohabitation humain-animal.
Bibliographie française
• John Bowlby (1969) : Théorie de l’attachement chez les enfants, qui inspire les approches affectives en éducation canine.
• Karen Overall (2007) : Vétérinaire comportementaliste, pionnière dans l’application de la psychologie comportementale aux chiens.
• Patricia McConnell (2011) : Éthologue, elle compare les émotions et les apprentissages entre humains et chiens dans The Other End of the Leash.
Principaux scientifiques français cités
Boris Cyrulnik
Stanislas Dehaene
Florence Desachy
Joël Dehasse
Filippo Naso – Éducateur Canin - Méthode Zen Éducation Positive
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