Ton chien ne parle pas, il souffre en silence ! Cette phrase rappelle à quel point il est essentiel d’apprendre à décoder les signaux que nos compagnons nous envoient. Même sans mots, un chien exprime son inconfort ou sa douleur de multiples façons. Savoir les reconnaître, c’est pouvoir agir rapidement pour soulager son animal et préserver sa santé.
Comment savoir si mon chien souffre ?
Même si un chien ne peut pas verbaliser sa douleur, plusieurs indices peuvent révéler une souffrance physique ou morale. Il s’agit d’observer attentivement les changements, même subtils, dans son attitude, son comportement ou son apparence. Certaines races ou individus peuvent avoir tendance à masquer leur douleur, ce qui rend l’observation régulière d’autant plus importante.
Que dois-je observer chez mon chien ?
Changements de comportement : Un chien qui devient soudainement apathique, distant, agressif ou au contraire collant peut souffrir. Un changement dans ses habitudes de sommeil ou d’alimentation est aussi un signal.
Posture et démarche : Une boiterie, une raideur, un refus de sauter ou de monter des escaliers, ou encore une posture anormale (courbé, dos rond) peuvent indiquer une douleur.
Respiration et vocalisations : Une respiration plus rapide ou haletante hors situation de chaleur ou d’effort, des gémissements, grognements ou aboiements inhabituels sont à surveiller.
Appétit et digestion : Perte d’appétit, vomissements, diarrhées, constipation ou tout trouble digestif répété doivent attirer l’attention.
Toilettage et apparence : Un chien qui se lèche ou se mordille une zone particulière, ou au contraire qui néglige son toilettage, peut souffrir. La perte de poils localisée, des rougeurs ou plaies inexpliquées sont aussi des signes d’alerte.
Réactions au toucher : Un animal qui réagit négativement quand on le caresse sur une zone précise (grogne, sursaute, s’écarte) peut ressentir une douleur localisée.
Modification du regard : Un regard triste, des yeux mi-clos, ternes ou larmoyants peuvent aussi trahir un malaise.
Quels comportements doivent m’alerter ?
Isolement inhabituel ou refus de venir à l’appel.
Évitement des jeux ou des promenades appréciés auparavant.
Agitation, léchage compulsif, gémissements répétés.
Changements soudains d’humeur : irritabilité, agressivité, anxiété inexpliquée.
Propreté perturbée : malpropreté soudaine chez un chien propre.
Quels sont les médicaments toxiques pour les chiens ?
Paracétamol (acétaminophène) : Très toxique même à faible dose, il peut provoquer des lésions hépatiques graves et des troubles sanguins.
Ibuprofène et autres anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) : Ces médicaments peuvent entraîner des ulcères de l’estomac, des troubles rénaux et des hémorragies digestives.
Aspirine : Peut causer vomissements, saignements digestifs, troubles rénaux et neurologiques.
Antidépresseurs : Les molécules telles que la fluoxétine ou la sertraline peuvent provoquer agitation, convulsions ou troubles cardiaques.
Somnifères et anxiolytiques : Peuvent entraîner une grande somnolence, des troubles respiratoires, voire le coma.
Décongestionnants (pseudoéphédrine, phényléphrine) : Dangereux pour le cœur et le système nerveux du chien.
Médicaments pour le cœur (bêta-bloquants, inhibiteurs calciques) : Peuvent provoquer des troubles du rythme cardiaque et une chute dangereuse de la tension artérielle.
Il est donc crucial de ne jamais donner de médicaments humains à son chien sans l’avis d’un vétérinaire, même si ceux-ci semblent inoffensifs pour l’humain.
Que faire si j’ai un doute ?
Observer attentivement et noter les symptômes ainsi que leur fréquence et leur évolution.
Éviter l’automédication : certains médicaments humains sont toxiques pour les chiens (voir la liste ci-dessus).
Contactez rapidement une clinique vétérinaire : en cas de doute persistant ou de symptômes graves (perte de connaissance, convulsions, vomissements répétés, difficultés respiratoires, etc.), il est crucial de consulter un vétérinaire sans attendre.
Filmez les comportements inhabituels pour les montrer au vétérinaire, ce qui facilitera le diagnostic.
Conclusion
Être attentif au moindre changement de comportement ou d’attitude chez son chien, c’est lui offrir la chance d’être pris en charge rapidement en cas de problème. Un chien qui souffre ne sait pas exprimer sa douleur par des mots, mais son corps, ses attitudes et son regard parlent pour lui. En cas de doute, il vaut toujours mieux consulter un professionnel, car la prévention et la réactivité sont les clés d’une vie longue et heureuse pour nos compagnons à quatre pattes.
Filippo Naso – Éducateur Canin - Méthode Zen Éducation Positive
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