La prévention des accidents domestiques impliquant les chiens, en particulier les morsures, est un enjeu de santé publique en France. Face à la médiatisation de certains accidents et à la réglementation spécifique concernant les chiens dits « dangereux », il est essentiel de s’appuyer sur des données scientifiques pour comprendre le phénomène et adopter des mesures efficaces.
Données scientifiques françaises sur les morsures et accidents canins
Plusieurs études françaises ont été menées pour quantifier et qualifier les accidents dus aux morsures de chien, ainsi que pour identifier les facteurs de risque.
Selon une étude menée par le Pr. Bertrand Fontaine (2009), environ 250 000 morsures de chien sont recensées chaque année en France, dont 60 000 nécessitent une intervention médicale (Fontaine, 2009).
Le rapport de l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail), publié en 2016, souligne que la majorité des morsures surviennent dans un cadre familial ou connu de l’animal (ANSES, 2016).
L’étude du Dr. Nathalie Simon (2015) indique que les enfants de moins de 15 ans représentent 60 % des victimes d’accidents de morsures, avec un pic entre 5 et 9 ans (Simon, 2015).
Races de chiens fréquemment citées dans les accidents de morsures
Contrairement à certaines idées reçues, toutes les races de chiens peuvent être impliquées dans des accidents de morsures. Toutefois, plusieurs études françaises ont identifié certaines races plus souvent citées, en partie à cause de leur popularité ou de leur médiatisation :
Le rapport de l’Observatoire National du Comportement Animal (ONCA, 2017) mentionne les races suivantes comme fréquemment impliquées :
Chiens croisés 23 % → Catégorie la plus représentée → souvent sous-estimée
Labrador Retriever → 13,7 % → Très populaire, souvent mal socialisé ou mal compris
Berger Allemand → 10 % → Race puissante, souvent utilisée comme chien de garde
Rottweiler → 8–9 % → Surreprésenté dans les morsures graves
Jack Russel → 6 % → Petit mais très vif, peut mordre par excitation ou stress
Beauceron → Race défensive, peut mordre en cas de menace perçue
Border Collie → 3 % → Très intelligent, mais sensible au stress
Boxer, Cocker, Braque de Weimar, Berger Belge → Mentionnés dans plusieurs cas de morsures
Il est cependant souligné dans toutes les publications que la fréquence des morsures est aussi proportionnelle à la population de la race et au contexte d’éducation, et qu’aucune race n’est « naturellement » dangereuse (Fontaine, 2009 ; ANSES, 2016).
Réglementation des chiens dits dangereux
La France distingue deux catégories de chiens dits « dangereux » selon la loi du 6 janvier 1999 (modifiée en 2008) :
Catégorie 1 : Chiens d’attaque (ex : Pitbulls non LOF, Mastiff, Tosa non LOF)
Catégorie 2 : Chiens de garde et de défense (ex : American Staffordshire Terrier LOF, Rottweiler, Tosa LOF)
Les propriétaires de ces chiens sont soumis à des obligations : déclaration en mairie, permis de détention, évaluation comportementale, assurance, muselière et laisse obligatoire dans l’espace public (Loi n°99-5 du 6 janvier 1999).
Comment éviter les accidents de morsures ?
Les données scientifiques françaises et les recommandations professionnelles convergent vers plusieurs mesures de prévention efficaces :
Éducation du chien : Socialiser le chien dès le plus jeune âge, renforcer une éducation positive, éviter la violence physique ou verbale.
Surveillance des enfants : Ne jamais laisser un enfant seul avec un chien, même connu de la famille.
Reconnaissance des signaux d’inconfort : Apprendre à reconnaître les signaux de stress ou d’agacement chez le chien (grognement, raideur, repli, etc.).
Respect de l’animal : Ne pas déranger le chien quand il mange, dort ou s’isole, respecter son espace.
Information et sensibilisation : Sensibiliser les familles, notamment via des campagnes d’information dans les écoles et les structures accueillant des enfants (ANSES, 2016).
Vidéos utiles
• Comment éviter les morsures de chien ? (30 Millions d’Amis) : conseils pratiques pour aborder un chien, caresser sans stress, et réagir face à un chien menaçant : https://www.30millionsdamis.fr/actualites/videos/article/10058-comment-eviter-les-morsures-de-chien/
Conclusion en tant qu'éducateur canin
J'observe que la prévention des morsures repose principalement sur la qualité de la relation entre l’humain et l’animal, l’éducation du chien, la compréhension de ses besoins et le respect de ses limites. Nul chien n’est dangereux par nature : c’est l’environnement, l’éducation et la gestion des situations à risque qui déterminent le comportement de l’animal. Favoriser l’éducation positive, sensibiliser les familles et accompagner les propriétaires dans une meilleure connaissance du chien sont les leviers les plus efficaces pour réduire durablement les accidents.
Pour conclure, il est crucial de rappeler que la sécurité et la prévention des morsures sont des responsabilités partagées entre les propriétaires de chiens et la communauté. En tant qu'éducateur canin, je suis ici pour vous accompagner dans cette démarche, en vous fournissant les outils et les connaissances nécessaires pour comprendre et gérer les comportements canins. Ensemble, nous pouvons créer un environnement où les humains et les chiens cohabitent en harmonie et en sécurité. Merci de votre engagement envers cette cause importante.
Bibliographie française
Fontaine, B. (2009). « Les morsures de chien en France : données épidémiologiques et prévention. » Revue de Médecine Vétérinaire.
ANSES. (2016). « Avis relatif aux accidents de morsures de chiens et à leur prévention. »
Simon, N. (2015). « Accidents de morsures de chiens chez l’enfant : analyse et prévention. » Revue Française de Pédiatrie.
ONCA. (2017). « Rapport sur les accidents de morsures canines. »
Loi n°99-5 du 6 janvier 1999 relative aux animaux dangereux et errants.
Scientifiques cités
Pr. Bertrand Fontaine
Dr. Nathalie Simon
Filippo Naso – Éducateur Canin - Méthode Zen - Éducation Positive et Bienveillante
Contact : 06 74 79 19 78