Panorama des solutions vétérinaires, homéopathiques, naturelles et des colliers
Les tiques représentent une menace persistante pour la santé des chiens, en raison des maladies qu'elles peuvent transmettre, telles que la maladie de Lyme, la babésiose ou encore l’ehrlichiose. Pour assurer le bien-être de nos compagnons à quatre pattes, il convient de mettre en œuvre une stratégie de prévention et de traitement adaptée, en tenant compte des solutions vétérinaires classiques, des alternatives naturelles, des produits homéopathiques et des colliers anti-tiques. Ce dossier vous propose un tour d’horizon détaillé de ces différentes approches.
Avertissement sur les dangers de certains produits
Il est essentiel de rappeler que tous les produits anti-tiques, qu’ils soient vétérinaires, naturels ou homéopathiques, ne conviennent pas à tous les chiens. Certains principes actifs présents dans les pipettes, comprimés ou colliers chimiques peuvent provoquer des réactions allergiques, des troubles neurologiques, digestifs ou cutanés, notamment chez les chiens sensibles, les chiots, les chiennes gestantes ou allaitantes et certaines races comme le Colley, qui peuvent présenter des prédispositions génétiques à la toxicité (mutation du gène MDR1). Par ailleurs, l’utilisation non encadrée d’huiles essentielles ou de certains produits naturels peut également s’avérer dangereuse, provoquant des irritations, des vomissements ou des troubles graves du système nerveux. Il est donc impératif de consulter un vétérinaire avant toute administration ou application, afin d’adapter le choix et la posologie du produit à chaque animal, et d’assurer ainsi une protection efficace sans risque pour la santé du chien.
Les produits vétérinaires contre les tiques
Les pipettes (spot-on) : Exemples : Advantix® (imidaclopride et perméthrine), Frontline Combo® (fipronil et (S)-méthoprène), Effitix® (fipronil et perméthrine), Vectra 3D® (dinotéfurane, pyriproxyfène, perméthrine).
Les comprimés oraux : Exemples : Bravecto® (fluralaner), NexGard® (afoxolaner), Simparica® (sarolaner), Credelio® (lotilaner).
Les sprays antiparasitaires : Exemples : Frontline Spray® (fipronil), Effipro® Spray (fipronil).
Les colliers médicamenteux : Exemples : Seresto® (fluméthrine et imidaclopride), Scalibor® (deltaméthrine).
Les alternatives naturelles
Les huiles essentielles : Avant toute utilisation, il est conseillé de consulter un vétérinaire. Les huiles de lavande, citronnelle, tea tree, géranium rosat ou eucalyptus citronné peuvent être diluées dans une huile végétale (ex. : 1 goutte d’huile essentielle pour 10 ml d’huile d’amande douce) et appliquées sur le collier ou le dos de l’animal (jamais sur les muqueuses, ni pures sur la peau). On peut aussi en verser quelques gouttes sur un bandana que porte le chien durant les promenades. Ne jamais utiliser chez les chiots, femelles gestantes ou chiens ayant des antécédents de convulsions.
Le vinaigre de cidre : Peut-être dilué dans l’eau (une cuillère à soupe pour 250 ml d’eau) puis vaporisé légèrement sur le poil à l’aide d’un spray, en évitant les yeux et les muqueuses. Il peut également être ajouté en très petite quantité (quelques gouttes) dans l’eau de boisson, après avis vétérinaire.
La terre de diatomée blanche : Saupoudrer légèrement sur le pelage, masser pour faire pénétrer la poudre sans l’inhaler, puis brosser l’excédent. Ce traitement doit être réalisé à l’extérieur et avec précaution pour éviter toute inhalation par le chien ou son entourage.
L’ail en petite quantité : Bien que certaines personnes l’utilisent pour ses prétendues propriétés répulsives, l’ail peut être toxique à dose trop élevée. Il faut impérativement consulter un vétérinaire avant toute administration, car la dose varie selon la taille, l’âge et la sensibilité du chien. En général, son usage est controversé et déconseillé en prévention régulière.
Conseils d’utilisation
Effectuer un test sur une petite zone de la peau avant toute application généralisée pour vérifier l’absence d’allergie ou d’irritation.
Ne jamais appliquer de produits naturels sur des plaies, les yeux ou les muqueuses.
Renouveler l’application après chaque bain ou forte pluie, car les produits naturels sont souvent moins résistants à l’eau que les produits vétérinaires.
Surveiller le comportement de l’animal et cesser immédiatement l’utilisation en cas de réaction inhabituelle.
Les produits homéopathiques
L’homéopathie vise à renforcer les défenses naturelles de l’organisme et à rétablir l’équilibre interne. Plusieurs remèdes homéopathiques sont proposés pour la prévention ou le soutien lors d’infestations par les tiques. Voici quelques produits couramment utilisés, avec les dosages généralement recommandés :
Ledum palustre 5CH ou 9CH : Donner 3 granules matin et soir pendant toute la saison des tiques. En prévention plus intensive, on peut administrer 5 granules une fois par jour.
Sulfur 9CH : 3 granules tous les 3 jours en période à risque, ou 1 dose (un tube entier) par semaine selon la sensibilité de l’animal.
Psorinum 15CH : 3 granules une fois par semaine en prévention, ou selon prescription d’un vétérinaire homéopathe.
Apis mellifica 9CH : 3 granules tous les 2 à 3 jours, spécialement chez les chiens sujets aux réactions allergiques après piqûres.
Staphysagria 9CH : 3 granules une fois par semaine, en complément si le chien présente des sensibilités cutanées ou après retrait de tique.
Les granules sont à administrer directement dans la gueule du chien (de préférence à distance des repas) ou à dissoudre dans un peu d’eau. L’efficacité des produits homéopathiques contre les tiques reste controversée et dépend de chaque animal. Il est toujours conseillé de demander l’avis d’un vétérinaire homéopathe pour adapter la posologie et le choix du remède au profil du chien.
Les colliers anti-tiques
Colliers imprégnés de substances chimiques : Seresto®, Scalibor®
Colliers naturels à base de plantes ou d’huiles essentielles
Colliers en pierre dite répulsive : pierres naturelles telles que la shungite, l’ambre ou le quartz, dont l’efficacité scientifique n’est pas démontrée mais qui peuvent être utilisés en complément.
Conseils généraux de prévention et d’inspection
Inspection régulière du pelage
Utilisation d’un tire-tique lors du retrait
Entretien de l’environnement
Choix personnalisé en concertation avec le vétérinaire
Suivi vétérinaire régulier
Risques et maladies transmises par les tiques
La maladie de Lyme
La babésiose
L’ehrlichiose
Quelle est la meilleure solution ?
Face à la diversité des approches, la solution la plus efficace et la plus recommandée pour protéger un chien contre les tiques reste l’utilisation de produits vétérinaires homologués, tels que les pipettes, comprimés oraux ou colliers médicamenteux (Advantix®, Frontline Combo®, Bravecto®, NexGard®, Seresto®, etc.). Ces produits sont spécifiquement élaborés pour offrir une protection optimale prouvée par des études cliniques et validée par les instances sanitaires vétérinaires. Ils permettent non seulement de repousser et d’éliminer efficacement les tiques, mais aussi de prévenir la transmission des maladies graves associées à ces parasites.
Les solutions naturelles, homéopathiques ou les colliers en pierres dites répulsives peuvent être envisagées en complément, notamment dans une démarche préventive globale et respectueuse du bien-être de l’animal. Cependant, en cas de forte exposition ou lors de séjours en zones à risque, il est fortement conseillé de privilégier les traitements vétérinaires et de demander conseil à son vétérinaire pour une stratégie adaptée au profil du chien.
Rubrique scientifique : avancées, études et références
1978 : Le Dr. Willy Burgdorfer découvre la bactérie Borrelia burgdorferi, agent de la maladie de Lyme, dans l’État de New York (États-Unis). Cette découverte marque un tournant dans la compréhension de la transmission des maladies par les tiques.
1992 : Le Pr. Michel Franc (École Nationale Vétérinaire de Toulouse) mène des premiers essais sur l’efficacité des colliers imprégnés de deltaméthrine, ouvrant la voie à l’utilisation de ces produits dans la prévention chez le chien.
2008 : L’étude de Fourie et al. publiée dans "Parasitology Research" démontre l’efficacité des comprimés à base d’afoxolaner et de fluralaner (nouvelle génération d’antiparasitaires oraux) pour éliminer les tiques chez le chien.
2016 : La revue scientifique "Veterinary Parasitology" publie un article de Beugnet et al. comparant l’efficacité des différentes stratégies préventives, concluant à la supériorité des produits vétérinaires homologués.
2019 : Une étude de Weber et al. dans "Ticks and Tick-borne Diseases" analyse l’inefficacité des colliers à base de pierres naturelles et souligne l’absence de données scientifiques validant cette méthode.
Les solutions naturelles et homéopathiques, bien que populaires auprès de certains propriétaires, restent encore peu étudiées sous un angle expérimental rigoureux. Les articles récents (ex. : Otranto & Wall, 2020, "Trends in Parasitology") appellent à la prudence et insistent sur la nécessité de protocoles validés et de l’accompagnement vétérinaire.
Conclusion
La lutte contre les tiques chez le chien repose sur une combinaison de vigilance, de prévention et de traitements adaptés. Les produits vétérinaires restent la référence en matière d’efficacité, mais les options naturelles, homéopathiques et les colliers, y compris ceux à base de pierres dites répulsives, trouvent leur place dans une approche globale, adaptée à chaque animal. Un suivi vétérinaire adapté permet de personnaliser cette protection au mieux des besoins de son compagnon.
Filippo Naso - Éducateur Canin
Contact : 06 74 79 19 78