Le respect des instincts naturels du chien s’impose aujourd’hui comme un fondement incontournable dans l’éducation canine moderne. Longtemps, les méthodes d’éducation étaient fondées sur la domination ou la soumission, ignorant la nature profonde du chien et son héritage comportemental. Cependant, de nombreux éducateurs et chercheurs français soulignent désormais l’importance d’une approche qui prend en compte les besoins biologiques, sociaux et émotionnels du chien.
Respecter les instincts du chien, c’est reconnaître que chaque comportement canin a une origine liée à l’évolution de l’espèce. Ces instincts — comme la prédation, la socialisation, la recherche de nourriture ou l’exploration du territoire — sont essentiels au bien-être du chien. Les ignorer ou les réprimer peut engendrer stress, troubles du comportement, voire agressivité.
Selon le vétérinaire comportementaliste Dr. Joël Dehasse (2002), « Un chien ne se comporte pas comme un humain miniature, il obéit à des lois biologiques propres à son espèce. » Respecter ces lois, c’est permettre au chien de s’exprimer, de s’épanouir, et donc de mieux apprendre à vivre avec les humains.
L’éducation positive :
Cas concret : Un chiot labrador qui saute sur les invités par excitation est systématiquement récompensé lorsqu’il s’assied calmement à l’arrivée des visiteurs. Cette méthode exploite l’instinct de recherche de récompense et permet au chiot d’associer la posture souhaitée à une expérience agréable, renforçant ainsi le comportement désiré sans punition.
Le jeu comme outil d’apprentissage :
Cas concret : Un border collie passionné par la poursuite utilise son instinct de prédation dans des jeux de balle ou de frisbee. Le rappel est enseigné en intégrant le jeu : le chien n’a accès à la balle que s’il revient rapidement au signal de la personne qui l'accompagne. Ainsi, l’exercice exploite le besoin naturel de poursuite de la race tout en consolidant l’obéissance.
Les promenades libres et olfactives :
Cas concret : Un beagle, chien de chasse, est promené en longe dans un espace naturel. Au lieu d’être sans cesse rappelé, il est encouragé à flairer et explorer le sol. La personne qui l’accompagne glisse occasionnellement des friandises dans les broussailles pour stimuler la recherche olfactive. Cette pratique satisfait son instinct de pistage et réduit les comportements indésirables liés à la frustration.
La socialisation précoce :
Cas concret : Un chiot berger australien participe à des séances d’école du chiot où il rencontre divers congénères, des enfants, des personnes âgées, des cyclistes et des joggeurs. Cette diversité de rencontres, organisée dans un cadre sécurisé, permet d’apaiser son instinct de vigilance et d’éviter l’apparition de peurs ou d’agressivité dans l’âge adulte.
Enrichissement de l’environnement :
Cas concret : Un husky vivant en appartement reçoit chaque jour de nouveaux jouets de fouille et des activités de réflexion. Des séances de “mantrailing” (recherche de personnes) sont organisées le week-end : cela répond à ses besoins de stimulation mentale et à son instinct de quête, tout en prévenant l’ennui et la destruction.
Respecter les instincts du chien, c’est adopter une éducation bienveillante, fondée sur la compréhension et l’adaptation aux besoins de l’animal. Cette approche, validée par de nombreux scientifiques français, permet une cohabitation harmonieuse, limite les troubles comportementaux et favorise l’épanouissement du chien comme du foyer. L’avenir de l’éducation canine réside dans cette alliance entre connaissance scientifique, respect et empathie.
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